Pupille
Film dramatique (France) de Jeanne Herry, 2018, 1h55
avec Gilles Lellouche, Sandrine Kiberlain, Elodie Bouchez, Olivia Côte, Clotilde Mollet, Miou Miou...
Le genre dramatique n'est pas forcément ma tasse de thé, mais Pupille m'a bluffée.
Assez inclassable car il s'agit d'un film technique, très documenté sur l'adoption.
L'émotion reste présente, car l'équipe a tourné dans un vrai service de néonatalogie, avec de vrais nouveaux-nés dont les regards et les réactions physiologiques ont été captés. On apprend par exemple que le rythme cardiaque d'un nouveau-né accélère lorsqu'on lui parle et qu'on le regarde.
Le but de la réalisatrice était de montrer comment les services de protection de l'enfance sont là pour trouver des parents "suffisamment bons" à un enfant et non pas le contraire. Une scène est particulièrement révélatrice qui met aux prises une travailleuse sociale qui annonce à un couple que leur dossier n'a pas été retenu car leur désir est auto-centré et non pas tourné vers l'enfant.
Pour une fois, l'expérience, les qualifications des professionnels sont scrutées sans procès à charge.
On nous épargne le pathos d'un abandon catastrophique, car il ne l'est pas, pour mieux se concentrer sur le processus.
Le nouveau-né est confié à un homme qui existe réellement et qui est incarné ici magistralement par Gilles Lellouche.
L'adoptante est interprétée par Elodie Bouchez qui passe par toutes les étapes, tous les doutes, toutes les transformations.
Le film a aussi eu le mérite, bien avant le débat sur la PMA, d'aborder la question de l'adoption par les familles monoparentales.
Et heureusement, le film qui ne commence pas forcément mal, se termine vraiment bien. Un peu de bienveillance ne nuit pas.
Pupille, une révélation!
Pascale G.
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